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LES DIFFÉRENTS ÉTATS D'UNE CRÉOLISATION EN ART  

 

 

 

 

 

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PHILIPPE

THOMAREL

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

© Philippe Thomarel - Métissages schizophrènes 2001- 2008

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans le travail de Philippe Thomarel les différentes parties du corps de différentes couleurs sont réunies au sein d’un même espace pour ne faire qu’un seul ensemble . les différentes couleurs de peau des poupées sont bien distinctes et ne se mélangent pas. C’est le même procédé qui opère sur chacune des poupées et elles ont leurs propres singularités malgré leur forme manufacturée identiques.

Ici le procédé de créolisation consiste à réunir différents éléments humains de différentes cultures et de différentes couleurs de peau au sein d’un même espace pour enfin donner à voir autre chose, car Philippe Thomarel nous donne à voir un nouveau genre de poupée bigarrée. Il nous donne à voir un mélange de différents éléments noir et blanc dans toute sa schizophrénie. 

 

Les couleurs ne doivent peut-être pas se confondre et se mélanger obligatoirement?

Mais elles le pourraient.

Cependant la créolisation mène au nouveau, à une évolution, à une chose imprévisible issue d’une mixture de différents éléments. Les couleurs se touchent et changent d'endroit selon les poupées mais elles restent figées. La composition et l’assemblage des différentes couleures de peau est imprévisible. En cela le processus de créolisation est convaicant car Philippe Thomarel donne à voir au regardeur une oeuvre imprévisible. Celle à laquelle ont ne s’attent pas. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Thomarel donne à voir toutes les manières d'être et traite toutes les possibilités de résultantes.

 

L’oeuvre de Philippe Thomarel évoque l’importance de la couleur dans l’identité de l’antillais qui a encore tendance à se définir, soi-même et les autres, en fonction du degré de sa couleur de peau. L’histoire violente de l’esclavage et la colonisation ont laissé des séquelles dans l’inconscient de l’antillais qui se sentira valorisé si sa peau claire le rapproche de l’ancien colon blanc. Durant la période esclavagiste les esclaves à la peau claire bénéficiaient de conditions de travail moins dures car ils se consacraient au travail de la maison du maître tandis que les esclaves foncés de peau travaillaient aux champs sous les rayons brûlants d’un soleil ardent .

 

Le lexique créole désigne par une variété de termes, les différentes nuances de carnations en fonction de la densité de mélanine qui les caractérisent , en valorisant toujours les plus claires ; «peau chapée» «chabin» « chabine dorée» tandis que les plus foncées seront désignées par les termes « capre» «capresse» «peau sapotille» «une négresse chouval arabe» (une jeune femme d’un brun profond). Ces classifications ont pesé lourd dans le développement de la personnalité de certains antillais qui considéraient la noirceur de leur peau comme un synonyme de laideur et un handicap à toute réussite personnelle, professionnelle, sociale dans leur pays .

De plus l’antillais a très longtemps considéré comme honteux l’héritage africain et préférait se reconnaître des ancêtres hindous plutôt qu’africains . 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

«Pour moi le métissage c’est une étape absoluement décisive mais qui n’est pas déterminante par ce qu’on peut concevoir un métissage mécanique , c’est à dire qui fait des résultats prévisibles.» 

 

Sources : http://www.edouardglissant.fr/

 

 

 

«La créolisation est la mise en contact de plusieurs cultures ou au moins de plusieurs éléments de cultures distinctes, dans un endroit du monde, avec pour résultante une donnée nouvelle, totalement imprévisible par rapport à la somme ou à la simple synthèse de ces éléments.» 

 

«La créolisation c’est le métissage qui produit de l’imprévisible.» Édouard Glissant

 

 

Sources : http://www.edouardglissant.fr/creolisation.html

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Propos recueillis / Philippe THOMAREL:

 

« Le travail sur les poupées a commencé, il y a trois et demi, quatre ans. Lors d’un séjour en Guadeloupe. Pour l’anecdote, j’étais entré dans un magasin ésotérique pour acheter de l’encens, avec mon frère, et en passant devant les rayons, j’ai vu des poupées noires et des poupées blanches présentées séparément. J’ai été frappéque les poupées n’aient pas été mélangées. J’ai eu l’idée, le flash, ce fut extraordinaire. Surtout qu’à la veille de ma rencontre avec ces poupées, j’avais assisté à une scène sur une plage avec deux jeunes Antillais dont l’un avait un bébé métis dans les bras et sa femme métropolitaine à côté. Et ces deux hommes parlaient de la concentrationde plus en plus forte de Blancs aux Antilles. Alors que sa femme était Blanche et leur enfant métis ! Ce fut un choc. Tout s’est accumulé et j’ai commencé ce travail que j’ai appelé « Les histoires parallèles », une sorte de représentation de la schizophrénie qui existe aux Antilles. Les relations entre les gens, la couleur de la peau : celui-là qui est plus foncé, celui-là qui est plus clair, etc… Et puis aussi des souvenirs du livre de Frantz Fanon, Peau noire, masques blancs.Ce travail sur les poupées a commencé, d’un point de vue théorique, il y a quatre ans, et je commence aujourd’hui à mettre en place le travail. Dans cette installation, j’ai volontairement mélangé les corps (un buste noir avec des bras blancs, une tête blanche avec un buste et un bras noir, par exemple) pour susciter des choses ; c’est une réflexion sur le métissage et j’espère que les visiteurs qui vont venir avec leur complexes, leurs problèmes auront une réaction face à ce travail.

Un travail de réflexion sur l’histoire, le comportement. Je ne me définis pas aux Antilles. Je ne me pose plus cette question depuis très très longtemps. Parce que j’ai grandi dans une famille melting-pot. Dans les dîners de famille, il y avait à table des Indiens, des Blancs, des Noirs. L’identité n’a heureusement jamais été un problème chez nous, contrairement à d’autres familles.Les gens n’ont pas fait leur thérapie. J’ai l’impression que l’on n’a pas guéri un certain mal. Je considère les Antilles, surtout la Guadeloupe, comme une sorte de grand hôpital sans médecin. Je ne prétends pas vouloir être le médecin en montrant les poupées, mais j’aurais pu appeler l’installation « L’Hôpital ». 

 

Propos recueillis par Sam Cambio pour l’exposition Latitudes 2002, Hôtel de Ville de Paris (Commissariat: Régine Cuzin)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

«L’oscillation ambivalente de la créolité entre affirmation identitaire et métissage interculturel est très visible dans l’installation de Philippe Thomarel, qui multiplie ces petites poupées bigarrées.

Comme une permutation mathématique rigoureuse, nous avons sous les yeux toute la palette du noir au blanc, du brun au rose plutôt, mais chaque couleur reste distincte, juxtaposée à l’autre, occupant une partie du corps, mais sans se dissoudre.» 

 

Source : http://lunettesrouges.blog.lemonde.fr/2009/04/30/la-creolite-ambigue/

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Mon travail d’artiste porte sur les relations schizophrènes existant aux Antilles découlant du métissage, les différences de cultures, les histoires parallèles de chacun, les relations peaux noires peaux blanches et de l’héritage de l’esclavage » - selon Philippe Thomarel

 

Source : http://lewebpedagogique.com/penhouet/2014/01/17/2628/

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