LES DIFFÉRENTS ÉTATS D'UNE CRÉOLISATION EN ART  

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ZOULIKHA

BOUADBELLAH 

© Zoulikha Bouadbellah - Dansons 2003

Plasticienne, photographe et vidéaste, Zoulikha Bouabdellah (née en 1977 à Moscou) offre un travail où s’entremêlent le langage, l’érotisme, les religions et la symbolique féminine ou amène une perspective politique. Depuis le début de sa carrière artistique, Zoulikha Bouabdellah joue avec une interculturalité présente dans sa propre vie. Elle est née à Moscou, là où sa mère faisait des études d’histoire de l’art à l’université Lomonossov et où son père étudiait le cinéma au VGIK. Elle a ensuite grandie en Algérie, où sa mère était directrice du musée des beaux-arts d’Alger. Très tôt, la jeune Zoulikha a développé son goût pour les arts grâce à cette proximité avec le musée et les activités de sa mère. En 1994, lors de la guerre civile algérienne, elle quitte l’Algérie avec sa famille pour rejoindre la France. En 2002, elle a obtenu son diplôme de l’École des beaux-arts de Cergy et exerce depuis une pratique de l’art où les cultures se mêlent. Bouabdellah aime à faire ressurgir dans son art les stéréotypes et les problématiques liées à la question des identités : culturelles et sexuelles. Lors de l’exposition Africa Remix en 2006, elle y présente une oeuvre vidéo intitulée Dansons (2003) 

Elle se filme exécutant une danse du ventre. La caméra est orientée uniquement sur le bassin vu en cadrage resserré. Bouabdellah ne porte pas une robe traditionnelle orientale, mais un drapeau français formé de trois foulards, bleu, blanc et rouge. Sur les foulards sont cousus des cliquetis qui viennent rythmer la danse de l’artiste. En fond sonore est diffusée La Marseillaise. L’Orient qui danse sur l’Occident pour le bousculer dans ses préjugés. Bouabdellah joue avec les 

codes et les symboles culturels à travers une oeuvre souhaitant le dépassement de ces symboles qui sont souvent étouffants (..)

Dansons est un appel à l’harmonie et à l’effondrement du concept de la différence lorsqu’il est envisagé de manière négative.

Dans la vidéo “Dansons” Zoulikha Bouadbellah nous propose un syncrétisme d’éléments culturels divers : 

Le drapeau de la France, la danse orientale et la Marseillaise, au sein d’un même espace . Aussi nous pouvons voir une affirmation identitaire, ainsi qu’un mélange culturel. Elle met en interaction des éléments issu ou émanant de cultures différentes. 

Zoulikha est Algérienne et française . Elle nous donne à voir ce mélange de culture. Dans sa vidéo Zoulikha interprète une danse du ventre, en portant autour de ses hanches le drapeau français. 

De cette manière Zoulikha montre qu’elle a intégré les deux cultures, la culture française, celle où elle a grandi et la culture algérienne celle de ces parents. Elle montre et nous faire comprendre qu’elle a assimilé ces deux cultures et enfin qu’elles font partie d’elle même. 

Car elle a été élevée en France et subi les influences de ses parents algériens pour enfin produire une oeuvre qui fera dialoguer ses différentes cultures . 

Je trouve cette démarche et son travail très intéressants, car son acte de danse en choisissant l’ironierend sa vidéo convaincante. Elle nous montre qu’elle réfléchit et vie avec ses diverses cultures et que celles-ci l’enrichissent. Elle s’adresse en particulier aux français et leur suggère un questionnement des frontières culturelles, une ouverture au monde et que cela permet un enrichissement personnel et une évolution des mentalités». 

Elle affirme fièrement sa féminité avec humour et ironie en se servant des codes de l’identité nationale.

BRUNO

PEINADO 

© The Big One World, 2000

mousse polystyrène, résine appliquée, peinture polyuréthane

240 x 170 x 100 cm

photo : Christian Vignaud 

©Paris, ADAGP, 2011 

Bruno Peinado se réapproprie les archétypes et les icônes de la culture populaire en les piratant, les parasitant et les détournant vers des symboles identitaires liés a ses origines martiniquaises amis aussi liés aux minorités.

Son Black Bibendum a le poing levé , en cela il fait référence à l’attitude black Power.

En s’inspirant du concept de créolisation, son Bibendum devient un symbole du métissage.

Cette oeuvre est aussi un acte de solidarité en vers les employés licenciés chez Michelin pendant l’année 2000.